La crémation est une technique funéraire visant à brûler et réduire en cendres le corps d’un être humain mort. Les cendres peuvent ensuite faire l’objet d’un rituel, comme être conservées dans une urne ou dispersées dans un lieu, qui est parfois symbolique comme dans l’océan pour des marins.
La crémation a été institutionnalisée en Asie par le bouddhisme et l’hindouisme, étant avec l’enterrement l’une des techniques les plus communément utilisées par l’Homme. L’embaumement ou la thanatopraxie sont utilisés, et peuvent précéder une crémation.
Le terme que l’on retrouve dans le Trésor de la langue française informatisé est « crémation » qui est l’action de « crémer », autrement dit « de brûler un cadavre ».
Le Petit Larousse indique le mot « cramer » (ancien provençal « cramar », « brûler », du latin « cremare », « brûler ») mais il paraît impossible d’utiliser ce mot aujourd’hui.
Le terme d’incinération (issu du substantif latin « cinis », « cineris » qui veut dire « cendre ») est utilisé préférentiellement à celui de crémation jusqu'au XIXe siècle mais notre civilisation « moderne » fait la distinction depuis qu'elle a rattaché le terme incinération à « déchets ». Crémer est un terme existant dans la langue française depuis le XIIe siècle et crémation depuis le XIIIe siècle, mais ils sont peu usités jusqu’au XIXe siècle.
On retrouve dans divers documents des termes comme « crématoriser », « crématiser » et « crématiste », mais ils restent marginaux et sont à l’heure actuelle des néologismes.
On peut cependant constater que, face à l’utilisation courante mais fausse de l’expression « incinérer un corps », l’introduction d’un de ces termes dans la langue française permettrait de faire une différenciation nette entre « incinération des ordures » et « crémation des corps ».
Depuis quelques décennies en occident et dans les pays occidentalisés, la crémation se réalise dans un crématorium. Le corps est placé dans un cercueil et celui-ci dans un four crématoire chauffé à 850 °C ou plus. C’est la chaleur et non les flammes qui réduit en cendres le cercueil et le corps. La crémation dure environ 1 h 30.
En Israël, l’usage des crématoriums est très mal vu car cela rappelle les fours des camps d’extermination utilisés lors de la Shoah.
Position des différentes religions
Christianisme
Le verset de la Genèse (3, 19) « Homme, souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière » (en latin, Memento, homo, quod pulvis es, et in pulverem reverteris), laisse supposer que l'homme doit être inhumé, la poussière étant assimilée à la glaise à partir de laquelle a été façonné Adam, mais la poussière peut aussi bien être interprétée comme de la poussière « de terre » ou de la poussière « de feu » (c.à.d. les cendres).
Les Israélites de l'Ancien Testament ne brûlent pas leurs morts, la crémation étant uniquement un acte de justice divine : punition individuelle comme dans le Lévitique (20, 14) « Si un homme prend pour femmes la fille et la mère, c'est un crime : on les brûlera au feu, lui et elles, afin que ce crime n'existe pas au milieu de vous », punition collective comme dans la Genèse (1, 24) « Alors l'Eternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l'Eternel »
L'inhumation des corps s'impose progressivement dès le début du christianisme, s'appuyant sur les principaux personnages du Nouveau Testament qui ont une sépulture afin de conserver l'intégrité du corps en attente du Jugement Dernier. Néanmoins crémation et inhumation cohabitent encore pendant les premiers siècles du christianisme, les empereurs romains privilégiant la crémation. La crémation s'oppose ainsi au dogme de la résurrection des corps et est condamnée par l'Église jusqu'au XIXe siècle, le décret du 19 mai 1886 de la Congrégation Suprême du Saint-Office refusant les funérailles religieuses à celui qui demande la crémation mais ce décret s'attaque plus aux sociétés crématistes qu'au rite même de la crémation et s'impose alors que plusieurs prêtres ont choisi spectaculairement la crémation pour leurs propres funérailles, tel Savi Scarpone à Rome ou Giovanni Sartorio à Milan. Alors que se développent les enterrements civils dans l'occident chrétien, ce décret s'inscrit dans le prolongement de Humanum Genus, encyclique du pape Léon XIII donnée le 20 avril 1884 qui condamne le relativisme philosophique de la franc-maçonnerie favorable à l'incinération.
L’Église catholique romaine tolère la crémation depuis le décret De cadaverum crematione du 5 juillet 1963 et la publication du Saint-Office « Instructio de cadaverum crematione » parue le 24 octobre 1964, mais la déconseille : ce décret précise que « l’incinération du corps ne touche pas à l’âme et n’empêche pas la toute puissance de Dieu de rétablir le corps, de même elle ne contient pas en soi une négation objective de ces dogmes », aussi l'Église « n’est pas opposée et ne s’oppose pas à l’incinération » mais « a toujours voulu encourager la pieuse et constante coutume d’ensevelir les corps des fidèles », concluant que « l’esprit de l’Église est étranger à la crémation ».
La logique des funérailles chrétiennes repose sur trois principes : le corps, l’imitation du Christ et le deuil.
La brutalité de la crémation met en cause le processus d’acceptation progressive, nécessaire au deuil, rendu plus difficile en l’absence de traces concrètes. C’est pour cela que l’Église catholique romaine, si elle ne refuse pas la crémation, demande qu’elle soit précédée par la célébration des funérailles, avec le cercueil, à l’église.
Cette vision n'est pas valable pour les Catholiques traditionnalistes, à l'image de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X qui estime l'acte de crémation comme « gravement peccamineux, comparable au péché public, à l’apostasie, à l’excommunication et au suicide».
Les protestants ne voient aucune objection à caractère biblique contre la crémation, exception faite de certains qui y voient une forme d’insoumission au processus naturel de putréfaction voulu par Dieu.
L'Église orthodoxe condamne la crémation volontaire pour plusieurs raisons :
La crémation est étrangère à la tradition de l'Église ;
L'insistance sur l'enterrement est fondée sur le respect du corps humain comme œuvre de Dieu, à quoi s'oppose la violence de la crémation et le traitement subi par le corps ;
Certaines motivations de la crémation comme le mépris du corps, la volonté d'effacer la mémoire du défunt, la destruction totale d'une personne, sont considérées comme incompatibles avec la foi chrétienne.
L'Église de Grèce a publié en 2006 un texte qui déclare que « l'Église ne s'oppose pas et n'a pas le droit de s'opposer à la crémation des défunts appartenant à d'autres religions ou d'autres confessions chrétiennes. Pour les fidèles Orthodoxes, cependant, elle recommande selon la longue tradition ecclésiale l'ensevelissement comme seule voie de décomposition du corps humain décédé ». Un fidèle Orthodoxe voulant subir la crémation ne peut pas recevoir d'obsèques religieuses, sauf si la crémation est faite contre sa volonté.
Islam
La crémation n'est pas tolérée par l’islam, cette religion possède ses propres rites funéraires.
Judaïsme
Traditionnellement, la crémation est interdite par le judaïsme. Les Juifs refusent le procédé de la crémation. Un crématorium dont le lieu était tenu secret a néanmoins existé en Israël entre 2005 et 2007 mais il n’a pas servi car un incendie volontaire par des ultra orthodoxes l’a rendu définitivement hors service.
Les versets 12 et 13 du chapitre 31 du Premier livre de Samuel est l'unique référence dans l'Ancien Testament sur une crémation volontaire décidée par l'homme mais elle pose problème aux exégètes et aux historiens de la religion, le verbe hébraïque pouvant aussi bien se traduire par « incinérer » que par « embaumer ». Inexact: le texte est sans ambiguïté, le verbe hébreu utilisé est tout à fait commun: verbe saraf "brûler". Saül ayant été décapité et mutilé, les citoyens de Jabès en Galaad semblent avoir brûlé son corps afin de dissimuler les préjudices qu’il avait subis. En agissant ainsi, ils ont fait disparaître toute trace de mutilation, avant de les enterrer selon la coutume israélite.
D'autre part le texte de 1 Sam 31. 13 dit les os ne sont pas brûlés mais enterrés.
Cendres
Les cendres résultant de la crémation sont la partie calcaire des os. Dans la pratique, la crémation se déroule à une température de 850 °C dans un appareil soumis à un fort apport d’air frais permettant la combustion. Le bois du cercueil, les vêtements, les chairs, tout est transformé en gaz ou en poussières évacués avec les fumées. Pour les adultes, ce que l’on retrouve dans l’appareil est constitué des restes calcinés des os qui se présentent sous forme de fragments plus ou moins importants mais reconnaissables : on peut ainsi bien distinguer les différents os. Ce sont ces derniers qui étaient disposés dans des urnes cinéraires dans la tradition grecque ou latine et même à l’époque moderne au début du XXe siècle.
Pour faciliter la dispersion, la réglementation française prévoit le broyage des os. Il ne se justifie pas lorsque l’on pratique l’inhumation des cendres ou le dépôt en cases de columbarium. Elle est même pénalisante pour les populations issues du Sud-est asiatique qui souhaitent pouvoir garder certains os intacts.
La calcination des os aboutit non pas à du calcaire (carbonate de calcium) mais à un mélange de phosphates de calcium
Source: Wikipédia
Merci pour les informations. Ils sont utiles. Quels sont les avantages de la crémation?
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