L'araméen est un langage sémitique,
proche parent de l'hébreu et du phénicien. Mais qui comporte quelques
traits communs avec l'arabe. Il utilise l'alphabet phénicien. Le premier
spécimen d'écriture araméenne connu remonte au Xe ou au IXe siècle
avant J.-C. et a été recueilli sur un autel à Tell Halaf. Il en existe
de nombreux autres spécimens venant de Syrie et datant du IXe ou du VIIIe siècle,
époque où l'araméen était utilisé à des fins religieuses ou politiques.
Ces inscriptions montrent que l'araméen devenait déjà une langue
littéraire. Au VIIIe siècle,
il avait donné naissance à des dialectes divers, mais les gens
instruits possédaient une langue commune assez répandue (II Rois, XVIII,
26-28). Les Assyriens eux-mêmes l'acceptaient comme seconde langue
officielle. La déportation en masse du peuple araméen par les Assyriens
et l'utilisation de cette langue en guise de sabir par les
négociants babyloniens contribuèrent à la répandre. Pendant la période
néo-babylonienne, elle était d'usage courant en Mésopotamie. Sous
l'Empire perse (539-323 av. J.-C.), l'« araméen impérial » fut la langue
officielle, de l'Égypte à l'Inde. Après les conquêtes d'Alexandre le
Grand, le grec le remplaça dans cette fonction en Orient sur toute
l'étendue de l'ancien Empire perse, mais les dialectes araméens
survécurent jusqu'à l'époque romaine, et l'on retrouve dans les
manuscrits certaines formes auxquelles on a donné les noms de palmyréen,
de nabatéen, de samaritain et de syriaque. Certains fragments de l'Ancien
Testament, par exemple ceux que l'on trouve dans Daniel et dans Esdras,
ont été rédigés en araméen. Le Talmud de Babylone a été, dans sa plus
grande partie, écrit en un dialecte araméen et le Talmud de Jérusalem en
un autre.
En Palestine l'araméen était le langage quotidien du peuple, l'hébreu étant réservé au clergé, aux fonctionnaires, aux membres de la classe supérieure. Jésus
et les Apôtres parlaient l'araméen ; en même temps que la Bible en
hébreu ont circulé des traductions en araméen (Targums).
L'araméen
populaire n'a subsisté au cœur des temps modernes que dans quelques
villages isolés près de Damas, dans les collines de Tūr-Abdin (Turquie
du Sud-Est), enfin sur la rive orientale du lac Urmia (Iran, province
d'Azerbaïdjan). Mais les communautés chrétiennes n'ont cessé de le
pratiquer en Syrie orientale. On le retrouve dans la liturgie juive.
Source Universalis
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