vendredi 12 juillet 2013

Jésus-Christ parlait l'araméen,




Écriture et langue

L'araméen est un langage sémitique, proche parent de l'hébreu et du phénicien. Mais qui comporte quelques traits communs avec l'arabe. Il utilise l'alphabet phénicien. Le premier spécimen d'écriture araméenne connu remonte au Xe ou au IXe siècle avant J.-C. et a été recueilli sur un autel à Tell Halaf. Il en existe de nombreux autres spécimens venant de Syrie et datant du IXe ou du VIIIe siècle, époque où l'araméen était utilisé à des fins religieuses ou politiques. Ces inscriptions montrent que l'araméen devenait déjà une langue littéraire. Au VIIIe siècle, il avait donné naissance à des dialectes divers, mais les gens instruits possédaient une langue commune assez répandue (II Rois, XVIII, 26-28). Les Assyriens eux-mêmes l'acceptaient comme seconde langue officielle. La déportation en masse du peuple araméen par les Assyriens et l'utilisation de cette langue en guise de sabir par les négociants babyloniens contribuèrent à la répandre. Pendant la période néo-babylonienne, elle était d'usage courant en Mésopotamie. Sous l'Empire perse (539-323 av. J.-C.), l'« araméen impérial » fut la langue officielle, de l'Égypte à l'Inde. Après les conquêtes d'Alexandre le Grand, le grec le remplaça dans cette fonction en Orient sur toute l'étendue de l'ancien Empire perse, mais les dialectes araméens survécurent jusqu'à l'époque romaine, et l'on retrouve dans les manuscrits certaines formes auxquelles on a donné les noms de palmyréen, de nabatéen, de samaritain et de syriaque. Certains fragments de l'Ancien Testament, par exemple ceux que l'on trouve dans Daniel et dans Esdras, ont été rédigés en araméen. Le Talmud de Babylone a été, dans sa plus grande partie, écrit en un dialecte araméen et le Talmud de Jérusalem en un autre.
En Palestine l'araméen était le langage quotidien du peuple, l'hébreu étant réservé au clergé, aux fonctionnaires, aux membres de la classe supérieure. Jésus et les Apôtres parlaient l'araméen ; en même temps que la Bible en hébreu ont circulé des traductions en araméen (Targums).
L'araméen populaire n'a subsisté au cœur des temps modernes que dans quelques villages isolés près de Damas, dans les collines de Tūr-Abdin (Turquie du Sud-Est), enfin sur la rive orientale du lac Urmia (Iran, province d'Azerbaïdjan). Mais les communautés chrétiennes n'ont cessé de le pratiquer en Syrie orientale. On le retrouve dans la liturgie juive.
 
Source Universalis


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