jeudi 5 octobre 2017

Prophètes: vrais , faux , AT, NT,

Les vrais et les faux prophètes.

La distinction était importante : les prophètes bibliques eux-mêmes ont été confrontés à des défis de faux prophètes (Jérémie 28), et il a dû être difficile aux observateurs de les départager.
 
Certains ont avancé l’idée que l’«extase» prophétique était la marque des faux prophètes puisque c’était une caractéristique du culte de Baal, mais c’était aussi un trait de certains vrais prophètes (1Samuel 9-10).
De même, on ne pouvait taxer automatiquement de faux les prophètes « professionnels » puisque Samuel a été l’un d’eux et que Nathan était presque certainement un fonctionnaire de la cour. Il y a quatre débats dans l’AT à ce sujet.

- Dans Deutéronome 18 on trouve un test négatif : si l’événement annoncé ne se produit pas, alors le prophète est un faux prophète. Mais il n’est pas suffisant de conclure qu’un accomplissement est une preuve d’authenticité ; de faux prophètes peuvent aussi avoir un tel résultat, Deutéronome 13.1.

- Dans Deutéronome 13, le principe est théologique : un prophète doit être considéré comme faux s’il pousse les hommes à adorer d’autres dieux ou conteste la loi de Dieu révélée par Moïse. Jérémie apporte une réponse similaire.

- En Jérémie 23.9, il ne peut repérer aucun signe extérieur comme l’extase, le statut professionnel ou les techniques employées. Au contraire, il dit que le faux prophète pousse à l’immoralité et promet la paix sans exiger l’obéissance ; alors que le vrai prophète insiste sur la sainteté et parle du jugement de Dieu sur le péché dont il doit être tenu compte avant que la paix soit possible.

- En dernier lieu, Jérémie sait qu’il a raison seulement parce que, comme Moïse, il s’est tenu devant Dieu (Jérémie 23.18, 21-22; Nombres : 12.6). Ézéchiel (Ezéchiel 12.21-14.11) souligne aussi que les faux prophètes sont guidés par leur propre sagesse, non celle de Dieu, et n’offrent qu’un optimisme creux dépourvu de contenu moral.

La continuité avec l’AT.

La ligne prophétique de l’AT s’est achevée avec Jean-Baptiste (Matthieu 11.13).
Des paroles prophétiques ont marqué la naissance de Jean et de Jésus (Luc 1.46, 67-79). Fréquemment les auteurs des évangiles voient dans le ministère de Jésus l’accomplissement du message des prophètes de l’AT (par. exemple. Matthieu 1.22-23; 26.56; Luc 24.25).
Jésus disait lui-même qu’il était venu pour accomplir la loi et les prophètes (Matthieu 5.17) ; il a renvoyé au fait qu’ils avaient apporté une révélation permanente de Dieu, suffisante pour amener les gens à la repentance (Luc 16.29).
Il usait pour lui-même du titre de prophète (Matthieu 13.57; Luc 13.33), et les apôtres virent finalement en lui le grand prophète « comme Moïse » qui avait été promis (Actes 3.22).
Mais il a été également un maître parfait, le Fils du Dieu qui avait envoyé les prophètes (Matthieu 23.34, 37) et la Parole de Dieu faite chair (Jean 1.1).

La prophétie dans l’église.


Jésus a bien montré que, parmi les tâches du Saint-Esprit promis, il y avait l’inspiration prophétique. (Matthieu 10.19; Jean 16.12).
Les premiers prédicateurs s’exprimaient dans la puissance de l’Esprit tout comme les prophètes de l’AT (1Pierre 1.10).
L’Esprit fait de tout chrétien un prophète potentiel, car « le témoignage de Jésus, c’est l’esprit de la prophétie ». (Apocalypse 19.10; 1Corinthiens 14.1, 31).

La prophétie figure sans cesse parmi les dons de l’Esprit (Romains 12.6; 1Corinthiens 12.10; 1Thessaloniciens 5.19; 1Pierre 4.10).
Elle se différencie de l’enseignement en ce qu’elle est une parole spontanément inspirée par révélation directe du Saint-Esprit, quoiqu’elle puisse reprendre des vérités de l’Écriture.
Dans 1Corinthiens 14, Paul donne des directives complètes sur la manière d’utiliser ce don. Il est distribué souverainement par le Saint-Esprit. La prophétie est une parole intelligible de révélation venant de Dieu pour édifier et encourager. Il ne faut pas que certains, tombant dans une excitation incontrôlée, en abusent ; de même elle ne doit pas être exercée sans un contrôle de la part des anciens et des autres prophètes, car il existe des faux prophètes et une fausse prophétie. (Matthieu 7.15; Actes 13.5; 1Jean 4.1).
Les faux prophètes peuvent même opérer des miracles, mais il ne faut pas pour autant les croire. (Marc 13.22; Matthieu 7.22).
Une vie sainte et en harmonie avec les enseignements de l’Écriture et des apôtres (1Corinthiens 14.37) permet de reconnaître les vrais prophètes, qui rendent gloire au Christ (Jean 16.14) et transmettent un message qui est régulièrement dans la ligne de celui des autres vrais prophètes.
Par-dessus tout, le don de prophétie est vain à moins qu’il ne provienne du cœur et ne s’exerce dans l’amour (1Corinthiens 12.31-13.3).

Certains prophètes ont, semble-t-il, été mis à part pour un ministère régulier, tel Agabus. (Actes 11.28; Ephésiens 4.11).

Le ministère prophétique s’est manifesté quand Timothée fut désigné pour la mission (1Timothée 1.18; 4.14). Les prophètes annonçaient les choses à venir tout autant qu’ils prêchaient. Il leur était donné des songes et des visions aussi bien que des messages directs (Actes10.9).
Agabus s’est servi de symboles (Actes 21.10), et en cette occasion on accorda crédit à son avertissement mais celui-ci ne fut pas considéré comme une instruction.


La prophétie dans les époques postérieures.


Certains ont contesté qu’il puisse y avoir des prophéties de nos jours, d’une part parce que les prophètes et apôtres sont intimement liés dans Ephésiens 4.11 comme fondateurs de l’Église du NT, et d’autre part parce que le canon du NT exclut toute autre révélation.
Mais 1Corinthiens 13.8 implique que la prophétie ne disparaîtra que dans la perfection de la vie à venir. Et alors qu’il ne peut y avoir de nouvelle révélation dans le domaine de la doctrine, il ne semble pas exister de raison valable pour que le Dieu vivant, qui tout à la fois parle et agit, ne puisse se servir du don de prophétie pour donner une directive spécifique à une nation, à une église ou à un individu, ou pour donner un avertissement par le moyen de prédiction ou de rappel, en harmonie avec l’Écriture.

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